La Géologie des terres du village

Pour plus de détails sur la géologie en générale et celle de la commune en particulier voir le site :GEOLOGIE DU VILLAGE

La structure du sol de surface de la commune s’est formée au Crétacé. C’est-à-dire dans une période comprise entre moins 130 millions d’années et moins 60 millions d’années.
Le socle granitique d’origine a subi en surface l’action du vent, de l’eau, de la chaleur, du gel… en un mot, des agents atmosphériques, il s’est décomposé en sable et en argile.
Les grains rocheux ainsi arrachés à la roche-mère ont été transportés par le ruissellement de l’eau jusqu’à la mer.

Pendant cette durée, l’emplacement actuel du village, a été tantôt sous la mer, tantôt hors de l’eau, quelque fois en bord de mer ou encore recouvert par des lagunes.

Cependant depuis 60 millions d’années et jusqu’à ce jour la mer n’est plus revenue sur les terres de St André d’Olérargues!

Au cours de ces millions d’années au gré des fluctuations du niveau marin et du climat, il s’est déposé des mètres et des mètres de sédiments différents provenant, notamment, des coquilles et squelettes calcaires des animaux morts, qui se sont plus au moins mélangés, suivant les zones, aux décompositions, aux sables et aux argiles du socle granitique.

La variation du niveau moyen des mers par rapport aux niveaux des continents supposés stables et la lente dérive des continents engendrant une activité tectonique importante et brutale, ont profondément perturbé l’ordre des dépôts sédimentaires. Les plaques tectoniques ont basculé et se sont chevauchées par endroit, créant les massifs des Pyrénées puis des Alpes.

De plus les bouleversements à la fin du Crétacé furent nombreux, notamment l’importante activité volcanique. Quand on voit aujourd’hui les dégâts que peuvent provoquer raz-de-marée et tsunami, on imagine très bien quels ont pu être ces bouleversements. C’est ainsi que les couches sédimentaires au niveau du village sont orientées sud/est généralement.

Une coupe est/ouest de la commune présente une quinzaine de couches stratigraphiques différentes.

Il y a environ 100 000 ans …

Les terres du village ont été fréquentées très tôt par les humains. On a trouvé des outils et de fragments d’outils en silex dont la taille a été réalisée suivant de la technique dite « Levallois » qui est typique du travail des hommes de Neandertal c’est-à-dire pouvant remonter à 100 000 ans.

La datation est difficile, car ces pièces archéologiques ont été collectées sur les sols cultivés en surface, elles ont donc été brassées et mélangées. En l’absence de sites bien localisés, il n’y a pas eu de fouilles faisant apparaître une stratigraphie permettant de dater précisément cette période.

Aux environs de moins 15 000 à moins 10 000 ans.

On trouve sur d’autres sites, quelques outils, et de nombreux éclats caractéristiques d’une taille de silex et avec un peu de chance on peut mettre la main sur des pointes de flèches ou des racloirs, grattoirs, burins, bifaces grossiers…

Un rapport de fouille officiel à La Bégude cite : «(…) Concernant l’occupation paléolithique, la fouille du site (…) n’a pas apporté les réponses attendues quant à la précision de l’attribution chrono-culturelle. En effet, en l’absence de tout matériau organique, il n’a pas été possible de procéder à une datation radiométrique. Nous conserverons donc l’hypothèse d’une occupation attribuée au Magdalénien ancien sur les bases typo-technologiques précédemment avancées ». C’est-à-dire entre moins 15 000 et moins 10 000 a

La période pré-romaine

Le territoire formant aujourd’hui le département du Gard était occupé par les Ibéro-Ligures.

Les Volques Arécomiques sont venus, vers l’an 400 avant J.C., remplacer sur ce sol les Ibéro-Ligures, qui l’avaient peuplé avant eux.

La période romaine

Il existe une voie romaine qui est à la limite entre la commune de St andré d’Olérargues et la commune de St Marcel de Careiret. Ce n’est ni une grande route pavée comme on imagine les voies romaines. Toutes n’étaient pas pavées, loin s’en faut. C’est resté encore aujourd’hui un chemin de terre, par endroit il est goudronné pour devenir un chemin vicinal.

Elle est caractérisée par un tracé relativement rectiligne et de visibilité dégagée. C’est une des caractéristiques de ces routes. Cela permettait de voir loin, ce qui évitait de faire une mauvaise rencontre par surprise au détour du chemin et, cela donnait le temps de trouver où se garer pour faciliter le croisement des chars, charrettes et troupeaux.

Cette voie servait à relier les contrées d’Uzès à la vallée du Rhône vers Pont St Esprit et le confluent du Rhône avec l’Ardèche notamment.

Cet itinéraire a la particularité d’être jalonné de puits et de sources souvent pérennes comme par exemple celle qui alimente le lavoir après Rieutord ou celle captée vers les Opiats.
On y trouve aussi, de part et d’autre, de nombreux vestiges de constructions gallo-romaines : fragments de tegula et d’imbrex, de vases, de dolium etc.

En 2011 dans le quartier de La Bégude, les fouilles d’une tombe à incinération romaine a révélé :
– un unguentarium qui est une fiole fusiforme, en verre, destinée à conserver du parfum ou des huiles.
– Des anneaux et agrafes en bronze ou en fer
– Des plaques en bronze

Il y a de nombreux restes de villas gallo-romaines sur les crêtes hautes du village et alentours. Les premiers romains qui se sont installés ici, après la conquête, sont arrivés sans doute avec leur famille, femmes enfants, amis et esclaves, ils se sont intégrés pacifiquement (ou par la force…) aux quelques populations gauloises locales. Puis profitant de ces temps de paix les familles se sont agrandies. Ils ont défriché et mis en valeur les terres et au fil des décennies, ils ont multiplié leurs implantations et leurs constructions.

Ainsi est née « Olosanicis » qui deviendra Olérargues.

A l’époque latine, quand les romains nommaient leur domaine, ils ajoutaient à leur nom ou à une partie de leur nom le suffixe « ANICUS » qui signifiait « propriété de ».
Ce suffixe au cours des siècles a évolué en ANICOE, ANICIS, ANEGUES jusqu’à devenir « ARGUES » dans notre région (Bouches du Rhône, Gard, Tarn, Aveyron, Cantal) « AGUES » (Aude, Haute Garonne) « AGNES » (Hérault) et enfin « ANGE » (Puy de Dôme, Corrèze).

Au V° et VI° siècle les Wisigoths remplacent les romains

Les Wisigoths sont chrétiens mais d’un courant de pensée des débuts du christianisme différent du christianisme romain.
Les terres de la commune sont sous la domination des premiers évêques d’Uzes.

Du VII° siècle au IX° siècle

Puis les Francs vont remplacer les Wisigoths et créer la Septimanie jusqu’au IX° siècle

Conquise par les Wisigoths, la Septimanie fut ensuite occupée par les Sarrasins, qui furent sollicités et encouragés par les barons locaux pour les délivrer de la rudesse de l’administration carolingienne.

Mais pendant ces temps-là, l’exercice de la religion catholique cessa dans Nîmes et sa région, les églises furent détruites ou changées en Mosquées, et la religion Chrétienne interdite.

En l’an 724, les habitants de Nîmes, tous Chrétiens, reçurent la Religion de Mahomet.
Il fallut attendre le règne de Charlemagne pour retrouver une stabilité dans la région.

Au X° siècle

L’ancien empire de Charlemagne est démantelé en nombreux comtés, duchés ou marquisats.
Les terres de la commune sont rattachées à la région appelée Septimanie ou Gothie, elles sont la possession des évêques d’Uzès qui sont eux-mêmes les vassaux des Comtes de Toulouse.

En 946 l’archevêque d’Aix, Géraud d’Uzès, cède à la toute jeune abbaye des bénédictins de Cluny, des biens personnels situés sur l’évêché d’Uzès, situés au nord de l’Uzège sur l’actuelle commune de Saint André d’Olérargues et notamment un manse , lequel manse légué était traversé par le ruisseau du Merlançon (quartier actuel de Clapeyret). Ces donations sont sous l’autorité du monastère clunisien de Saint-Saturnin-du-Port (Pont St Esprit).

C’est sans doute à eux que nous devons la construction primitive de l’église.

Au XI° siècle

C’est le siècle de la construction initiale de l’église. Nous renvoyons le lecteur intéressé par cette église typiquement romane sur le site qui décrit son histoire et sa construction. « Patrimoine historique et architectural public et privé de St Andre d’Olerargues »

Au XIII° siècle

Le comté de Toulouse est définitivement rattaché à la couronne de France et c’est Louis IX dit « st Louis qui devient le suzerain des évêques d’Uzès.

Suite au déclin des Clunisiens le fief de « Villæ Sancti Andreæ d’Oleyranicis » devient la possession de seigneurs locaux qui restent toutefois sous la suzeraineté de l’évêque d’Uzès au moins jusqu’en 1715.

Il y eu plusieurs coseigneurs, indivise entre Raymond de la Tour d’Aigues et la famille de Sabran. Puis Hermessinde Veuve de Guillaume de Martortel et Elzéar de Sabran en 1260. Dès 1271 apparaissait la famille de Gardies, Guillaume de Gardies, seigneur de Fontarèche, fils de Bertrand de Gardies. Enfin Jean de Gardies en 1319.
Ce sont les premiers seigneurs de St André d’Olérargues

Au XIV° siècle

Ce fut un siècle de famines, d’épidémies de peste noire et du début de la guerre de cent ans !

Pendant cette guerre, qui si elle dura cent ans, il n’y eut pas des combats incessants dans toutes les régions. Pendant les périodes de calme relatif, de nombreuses troupes armées et désœuvrées erraient dans les campagnes et vivaient de pillages en attendant d’être « embauchées » pour de nouvelles batailles, créant ainsi une grande insécurité.

C’est à cette époque que le seigneur du lieu fit construire une première bâtisse fortifiée pour protéger ses biens et ses serfs des pillages. Cette construction était alors, rectangulaire et flaquée de trois tours. Le château actuel a été reconstruit au XVI° siècle sur ces fondations primitives, dont on retrouve les traces dans les soubassements

Le XV° et le XVI° siècle

Les seigneurs possédant les terres et maintenant le château se succèdent. Cette période permit de panser les blessures que ces temps difficiles avaient faites.
Mais maintenant que tout semblait être plus calme, les chrétiens se massacrèrent entre eux .
Ce fut d’abord les religionnaires (les huguenots) qui s’attaquèrent non seulement aux personnes, mais aussi beaucoup aux monuments religieux.Puis ce fut la revanche des catholiques avec notamment le massacre de la St Barthélemy.

Les seigneurs locaux de l’époque construisent alors, le château tel qu’il est aujourd’hui. Nous renvoyons les lecteurs désireux d’en apprendre plus sur ce château, sur le site « Patrimoine historique et architectural public et privé de St Andre d’Olerargues »

Le XVII° siècle

En 1604, Antoine Dodol achète à Charles d’Audibert de Lussan la seigneurie de Christol, tout en restant son vassal. Il construisit le château peu avant sa mort en 1632.

Pendant ce temps catholiques et protestants continuent de s’entretuer.

Beaucoup de protestants se réfugièrent dans les Cévennes ; mais, là encore, l’inquisition les poursuivit, et plus d’un y périt sur le bûcher ou sur la roue. Il y eut des atrocités dans les deux camps que ça soit de la part des camisards ou celles des dragons.

Comme par exemple, dans notre région le massacre des moissonneurs et le viol, les tortures puis le meurtre des servantes et lieuses devant l’abbaye de Valsauve sur la route de Verfeuil au tout début du XVII° siècle.

Le XVIII° siècle

Au cours de ce siècle l’autorité des seigneurs du lieu est de plus en plus contestée. De nombreux procès opposent une partie de la population au seigneur et à ses fidèles.

Par exemple voici ce qu’écrit l’avocat de la communauté villageoise dans un inventaire juridique à l’attention de la Cour des Comptes, Aydes & Finances de Montpellier :

« (…) Les habitants de la communauté du dit St andré d’oleirargues sont des plus misérables et la cause de leur misère vient de ce que les revenus de leurs biens suffisent à peine pour payer les charges qui sont considérables. La surcharge prend pour origine de ce que les Seigneurs du dit lieu ont été de tous temps les maitres dans cette communauté, qu’ils ont nommé pour Consuls leurs fermiers ou domestiques qui leur ont livré le Compoix et généralement tous les titres de cette Communauté et qu’ils jouissent leurs biens fonds noblement quoique roturiers (…) »

La commune est administrée jusqu’à la révolution par un conseil de paroisse présidé par deux Consuls élus ou réélus pour une année (ou désignés par le seigneur …!)

Après la révolution, l’administration de la commune est confiée à un maire et un conseil municipal laïc, qui n’a plus rien à voir avec l’administration de la paroisse, même si les mêmes personnes s’en occupent … !

Le XIX° siècle

Au recensement paroissial de 1846 il y avait 450 personnes pour 102 familles sur la commune.

A l’étude du registre des naissances/baptêmes-mariages-décès on remarque que la mortalité infantile est très importante et que globalement on ne vit pas vieux.

On constate : 80 naissances en 5 ans soit plus d’une par mois, 18 mariages, 17 décès d’enfant de moins de 13 ans, 16 décès de moins de 70 ans et environ 1 personne par an seulement dépassait les 70 ans.

En 1888 le curé de la paroisse l’abbé Serre scandalisé que les garçons et les filles soient mélangés dans une même école, crée une école de filles au village.

C’est aussi au cours de ce siècle que fut creusé le captage des eaux de la Font de Vendras qui permit l’alimentation d’une fontaine et d’un lavoir au centre du village.

Le XX° siècle.

Le 20ème siècle a été un siècle de développement de la commune, mais a eu aussi son lot de guerres et de souffrances. Nous citerons seulement en hommage le nom des 18 jeunes hommes du village qui sont morts au champ dit d’honneur, qui a souvent été un champ d’horreur pour la plupart.

Guerre de 14-18
Amouroux Louis, Amouroux Lucain, Antelme René, Bayle Clément, Bayle Ernest, Bayle Gustave, Bayle Louis, Fontanille Charles, Lauron Joseph, Lauron Victorin, Maurin Louis, Ponsonnet Louis, Puget Louis, Roussière Auguste, Sabatier Ulysse, Soullier Jean, Vedel Auguste, Vignal Toussaint.